Guide du voyageur galactique de Douglas Adams
Kindle propose dans sa boutique une édition anglaise compilant les cinq volumes du guide du voyageur galactique de Douglas Adams – Hitchhiker’s guide to the galaxy dans son appellation originale – la géniale saga qui mêle humour british absurde et science fiction avec vie extra terrestre. J’ai dévoré en quelques jours le premier tome des aventures d’Arthur Dent (dans la version anglaise) : génie de la culture pop d’outre Manche !
Pour les besoins de la construction d’une autoroute intergalactique, la planète Terre doit être détruite. D’emblée, l’histoire annonce la couleur : le Guide du voyageur galactique est barré. Arthur Dent, humain normal de son état, se voit embarqué dans une aventure spatiale, sauvé par son ami et voisin, crypto-extraterrestre, Ford Prefect. Ce dernier avec un flegme tout britannique explique à Arthur la prochaine disparition de sa planète et l’invite à abandonner les tracas de sa vie quotidienne – en l’occurence, sauver sa maison de la destruction pour les besoins de la construction d’une autoroute – pour sauver sa peau.
A leurs côtés, le lecteur découvre une vie bien plus large que celle somme toute banale rencontrée sur Terre, ainsi que les enjeux politiques qui vont avec cette nouvelle diversité. Pour tous les aspects exploration de ce vaste univers, Ford consulte une sorte de guide du routard, le guide du voyageur galactique, meilleur compagnon de route des autostoppeurs de l’espace ! Sur le vaisseau que nos héros squattent pour assurer leur fuite, on fait la connaissance de la culture vogon, avant qu’ils ne se retrouvent à bord du Coeur d’Or, navire spatial propulsé par un générateur d’impropabilité infinie. Nos héros se mettent en quête d’une planète légendaire, où ils seront amenés à découvrir une activité économique originale, étroitement associée à la vocation initiale et à la destinée de planète Terre (et au génie ignoré des souris).
Lecture tout à fait rafraîchissante au milieu des volumes consacrés à l’Histoire, à l’actualité, aux récits sérieux et, par la force des choses, peu réjouissants. Ici, un peu comme dans le Guards guards! de Pratchett que j’ai récemment lu, l’humour anglais est roi ! Là où le livre de Pratchett donne l’impression de suivre une partie de D&D narrée par les Monthy Pythons, l’oeuvre de Douglas Adams emprunte à cet état d’esprit pour placer son récit à cheval entre absurde et science fiction.
La version que j’ai lue s’ouvre sur une préface, dans laquelle il est rappelé que Douglas Adams n’était pas à proprement parler un écrivain. Il avait initialement travaillé son histoire pour un format audio, à diffuser sur la BBC. Depuis ses histoires ont connu des adaptations sur différents supports, audio, livres, cinéma et série. Cela se ressent à la lecture je trouve, ne serait-ce que dans le côté limité du nombre de pages. Le fil conducteur est celui d’un regard ironique et sarcastique porté sur l’Homme, foncièrement ancré dans la connaissance scientifique, qui tourne en dérision par l’absurde notre nombrilisme, et son incapacité à voir au-delà de son monde restreint.
J’ai beaucoup aimé cette ambiance et ce monde, en même temps que j’ai pris plaisir à lire un des monuments les plus influents de pop culture – que l’on songe à 42, la réponse à la grande question de la vie, l’univers et de tout, ou à Marvin, l’ordi dépressif qui inspira le titre Paranoid Android de Radiohead -, et vais très certainement lire l’intégralité de la série dans les mois à venir !