lecture – Page 13 – yowino's blog

Seuls de Vehlmann & Gazzotti

Il y a quelques années, j’avais vu l’adaptation ciné de cette BD, culte pour certains, “Seuls” de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti. La réalisation m’avait fait une assez forte impression : y avait des moyens, l’histoire était un étrange mélange de noirceur, de malaisance et d’angoisse avec des mômes. Etonnant. C’est donc en ayant le film en tête que j’ai abordé la lecture de l’intégrale du cycle 1. Eh bien ça fonctionne très bien ! Le côté enfantin est très renforcé par le style du dessin, et cela se cogne de pleine face avec cet état d’esprit délibérément sombre et badant que le film illustrait bien. Forme assez originale je trouve (même s’il doit me manquer pas mal de références… voire même sans doute une difficulté d’apprécier la façon dont un Stranger Things est depuis passé par là et a pu renouveler l’exercice), mais c’est bien foutu et c’est vraiment du franco-belge à la Dupuis, plutôt marqué ado. Bref, j’attaquerai le 2è cycle avec plaisir

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La Bibliomule de Lupano & Chemineau

On passe un sympathique moment dans ce road movie médiéval, la Bibliomule de Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau, qui nous emmène dans l’Espagne musulmane du Xè siècle, en compagnie de notre équipée peu ordinaire, le bibliothécaire, sa bonne élève, son mauvais élève et une mule. Course poursuite pour préserver la connaissance à une période de raidissement religieux, les auteurs mettent en lumière la façon dont le patrimoine culturel de l’Humanité concerne tout à chacun et le fait que les menaces qui pèsent dessus trouvent de nouvelles incarnations à chaque époque. Belle fable, dessin généreux, que demande le peuple ? Peut-être un scénario un peu plus poussé. Mais très franchement, ça se déguste très bien en l’état !

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Blacksad tome 6 de Diaz Canalès & Guarnido

Bah il est plutôt sympa le nouveau Blacksad ! Beaucoup d’attente sur ce 6è épisode qui a la difficile mission de faire oublier un tome 5 très moyen, voire pas très bon, voire carrément décevant… Là on renoue avec l’ambiance sombre des 2 premiers tomes. Il s’agit de la première partie d’un diptyque : pose du décor, de l’ambiance, des persos. Mise en scène particulièrement réussie pour le final, un parallèle très intéressant entre vie réelle et monde du spectacle. Ca fonctionne bien et on arrive au bout de la lecture en ayant hâte d’avoir le suivant entre les mains !

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Une sœur de Bastien Vivès

Troublante lecture que ce “Une Sœur” de Bastien Vivès ! Une sorte de croisement entre Le Grand Chemin (love!!!), Nos Jours Heureux (love aussi!!!) avec une touche prononcée de fantasme et d’érotisme. La famille d’Antoine, 13 ans, et de son petit frère accueille dans leur maison de vacances une amie de la famille, accompagnée de sa fille Hélène, âgée de 16 ans. C’est sur cette simple mise en scène que se joue une histoire tendre et crue, dans la douceur estivale d’un bord de mer, pour narrer les dernières vacances innocentes d’un jeune garçon en pleine bascule enfance/adolescence. Dans une interview récente, Vivès explique, commentant les oeuvres de Manara et Pratt, que la BD, c’est le fantasme : mission réussie pour ce très court récit, nostalgie de la découverte des premiers émois.

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East West Street de Philippe Sands

Lecture estivale incroyable. Pas drôle, mais fascinante : Retour à Lemberg (East West Street dans son titre original). Philippe Sands, son auteur, est un juriste de droit international, conseiller auprès de la Cour Internationale de Justice et des Tribunaux Internationaux Spéciaux, intervenant sur d’épineux sujets (droit maritime, conflits territoriaux, déplacements de population, torture…). A l’occasion d’une invitation à une conférence sur ces sujets en Ukraine, il se rend compte que les inventeurs des notions de crime contre l’Humanité et génocide ont été conceptualisées, en vue de leur première application lors du Procès de Nuremberg de 1945-46, par deux juristes juifs issus de la ville de Lemberg / Lwow / Lviv, Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin.

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Carnets d’Orient de Jacques Ferrandez

Pendant le premier confinement, l’année dernière, nous avons sympathisé avec les voisins d’en face en nous rencontrant chaque soir aux applaudissements pour le personnel hospitalier. Rapidement, passion lecture aidant, nous faisons échange de nos coups de cœur. Ils nous prêtent notamment “Djemilah”, premier tome d’une série intitulée “Carnets d’Orient” de Jacques Ferrandez.

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Vie et Destin de Vassili Grossman

Œuvre de Vassili Grossman (1905-1964), “Vie & Destin” est un écrit bouleversant, tant par son propos qui consiste à exposer la mécanique des régimes totalitaires et leur façon de tordre la nature humaine, que par l’histoire mouvementée de sa publication. Il s’agit en réalité de la deuxième partie d’un grand roman, faisant suite à “Pour une Juste Cause”. Les événements qui y sont rapportés constituent un témoignage de première main. Grossman est, dès juin 1941 – déclenchement de l’invasion de l’URSS par le 3è Reich – correspondant de guerre auprès de la Krasnaïa Zviezda, le journal de l’Armée Rouge. Il accompagne et couvre les mouvements du front soviétique.