Negalyod de Vincent Perriot
Un ami m’a récemment prêté le premier tome de Negalyod : c’était bien mais manque un truc. Série initialement prévue en un volume, celui-ci donc, l’intrigue se déroule dans un désert aux airs de Mad Max, ridé de tuyaux transporteurs d’eau, où les cow boys locaux chevauchent des dinos colorés pour gérer leurs troupeaux. On suit les aventures de Jarri, berger de son état, qui, un jour qu’il voyageait tranquillement d’un bout à l’autre du désert en compagnie de ses bêtes, perdit tout son troupeau à cause d’une équipe de la ville voisine venue faire des tests avec leur générateur d’orage.
Notre héros, pas froid aux yeux, se met en tête d’aller porter plainte en ville et se retrouve un peu par hasard à la tête de la rébellion du coin, pour renverser le système injuste des élites au pouvoir, dont les représentants vivent dans une ville flottante (miam) Gunnmesque qui plane en permanence au-dessus de la plèbe du dessous. Il se lie d’amitié et plus si affinité avec la fille du leader spirituel de la foule et tous deux s’en vont combattre les méchants.
Voilà, un brin moqueur, l’intrigue résumée. Oui, c’est un peu simple comme scénario, un défaut qu’on lui pardonnerait volontiers si le récit était mieux équilibré. Or le dosage contemplation / action ne prend pas tout à fait et aboutit à une fin amenée avec précipitation. Par contre. Par contre. Qu’est-ce que c’est beau ! On devine l’influence de Moebius à chaque page, à plus forte raison grâce au travail de sa coloriste, et les planches fourmillent de détails. A plusieurs reprises, je me suis arrêté une dizaine de minutes sur les doubles pages et grands formats de cette bande dessinée pour en apprécier chaque recoin.
Au final, récit moyen et claque visuelle : que choisir ? L’emprunt, c’est très bien !